Beaulieu-lès-Loches

Beaulieu-lès-Loches est située à 40 km au sud-est de Tours et fait par­tie du Pays Touraine Côté Sud. Son ter­ri­toire s’étend sur seule­ment 388 hectares et sa pop­u­la­tion est de 1720 habi­tants. Située sur la rive droite de l’Indre, la ville n’est dis­tante que d’un kilo­mètre du cen­tre de Loches. Une qua­si con­ti­nu­ité du bâti s’est dévelop­pée le long de la route qui relie les deux com­munes et tra­verse le val inond­able de l’Indre.

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Maire : Philippe Méreau

Mairie
6 Place du Maréchal Leclerc
37600 Beaulieu-lès-Loches
Tél : 02 47 91 94 94
mairie.beaulieu37@wanadoo.fr
http://www.beaulieulesloches.eu/

Respon­s­able local du projet :
Michelle COURNARIE, 1ère Adjointe
mbg­cournar­ie@wanadoo.fr

Petites Cités de Caractères (depuis 2020)

Programme Petites Villes de Demain (depuis 2021)Projet de création d’un Tiers Lieu – PVD

L’histoire en bref

Beaulieu-lès-Loches est situé à 40 km au sud-est de Tours et fait partie de la Communauté de communes Loches Sud Touraine. Localisé sur la rive droite de l’Indre, son territoire s’étend sur 388 hectares. La ville n’est distante que d’un kilomètre du centre de Loches. Une quasi continuité du bâti s’est développée le long de la route qui relie les deux communes et traverse le val inondable de l’Indre et ses grandes prairies.

Le potentiel touristique est immense pour Beaulieu, grâce à un riche passé historique et de nombreux édifices ou monuments classés. Au début de XIe siècle Foulques Nerra, comte d’Anjou, fait construire à Beaulieu une église abbatiale Sainte-Trinité qui deviendra le cœur de l’abbaye bénédictine. Il instaure une dualité entre la place forte qu’est Loches avec son donjon et sa cité royale et un espace religieux et commerçant, qu’est Beaulieu avec son abbaye et son droit de marché.

Par cette impulsion, la population augmente rapidement et l’activité agricole des cultures maraîchères et l’activité artisanale du commerce de draps puis du cuir, se développent largement. Si la vie religieuse prend fin après la Révolution, les activités persistent avec la culture des champignons de couche et l’installation d’usine comme « Superflexit ».

La prise de conscience de la valeur du patrimoine et la volonté de le restaurer apparaît au XXe siècle autour des nombreux sites remarquables : ancienne abbaye, église paroissiale Saint-Laurent, maison dite des Templiers, maison dite du Prieur, maison du Pilori, maisons du XVe et XVIe siècles, grandes caves de tuffeau, tour Chevaleau, logis dit d’Agnès Sorel, grenier à sel du XIIe, ancien relais de poste du XVe et XVIe, hôtel Suzor du XVIIe, couvent des Viantaises.

La ville s’étend aussi autour d’un patrimoine naturel important, construit le long du canal, de par les jardins des Viantaises et parsemé des lavoirs et de moulins. La grande qualité du bâti, la qualité de son inscription dans l’environnement urbain et paysager, notamment la vallée et les canaux ou les fronts de coteaux percés de caves, sont les raisons essentielles de la nécessité de le préserver et de le mettre en valeur.

Politique patrimoniale, labels, procédures et outils

Là où une grande partie des trajets dans la ville se font à pied, la municipalité décide en 2009 de créer un itinéraire qui donne un accès direct à la place des Écoles. Le « chemin des écoliers » se connecte au quartier de la Varenne qui regroupe les logements locatifs sociaux. En 2012 et 2013 l’aménagement se poursuit avec l’ouverture d’une porte dans le mur d’enceinte médiéval pour créer une liaison avec le centre-ville. Une opération de restauration du mur d’enceinte est actée dans le même temps grâce à un appel à projet de la Fondation du patrimoine. Plus au Nord, sur le site des Viantaises, la municipalité crée en 2010 des jardins partagés entretenus par l’association Les Petits jardins de Beaulieu. Un lieu qui donne naissance au Creuset des Viantaises, avec le réaménagement des jardins (passerelles, parkings..) et l’installation de jeux pour enfants par l’association B2X. Cette dernière organise aussi un parcours artistiques « Beaux Lieux » d’œuvres extérieures pérennes.

OUTILS DE PROTECTION OU DE GESTION PATRIMOINE

Une Aire de Mise en Valeur d’Architecture et du Patrimoine a été approuvée pour l’entièreté de la commune de Beaulieu-lès-Loches en février 2014. Plusieurs études préalables ont vu le jour courant 2010 et 2013 avant son approbation. Un cahier de recommandation a été établi comme document de référence pour toute personne voulant engager des travaux dans sa propriété. En plus du règlement de l’AVAP, des fiches individuelles détaillent les enduits, les couvertures, les toitures traditionnelles avec lucarnes ou coyaux, les menuiseries et encadrements de baies, les clôtures et les haies et l’intégration de panneaux solaires. Cet outil vient s’articuler avec les recommandations des Bâtiments de France.

PROJETS URBAINS

Depuis 2018 la commune établit une stratégie pour l’implantation d’un éco-quartier dans la partie Est de la ville. Un projet qui fait suite à l’AVAP de 2014. Les enjeux de cet éco-quartier sont de répondre de manière qualitative et organisée à une forte attractivité et une forte demande en logement sur la commune. De préserver une activité économique d’intérêt local et de permettre un développement touristique, un renouveau de la vitalité commerciale et la création d’une nouvelle centralité grâce à l’accueil de nouveaux habitants.

PROGRAMMES D’ACTIONS LIES AU CADRE DE VIE ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE

En 2011, la municipalité participe à l’Agenda 21 avec différentes actions mises en œuvres comme l’aménagement du « chemin des écoliers » et l’instauration d’un pédibus. La mise en place d’un plan de gestion ENS pour 2010-2014 et l’entretien des berges du canal. La réalisation d’un plan communal de sauvegarde. La mise en place d’une AVAP ou encore des animations de sensibilisation au développement durable et à la gestion des déchets.

Outils opérationnels

OPAH (mars 2018 – juin 2022) : sont concernés les propriétaires occupant leur logement, sous condition de revenus et les propriétaires bailleurs, sous certaines conditions. Les thématiques sont la rénovation énergétique, le maintien à domicile, la résorption de la vacance et de l’habitat dégradé et la lutte contre l’habitat indigne.

OPAH RU (2021-2022) : étude pré opérationnelle pour une OPAH RU entre Beaulieu-lès-Loches et Loches. Les attentes sont de maintenir les populations municipales par l’accueil de familles et de jeunes couples. Renforcer une dynamique démographique à l’échelle de l’agglomération. Accompagner la rénovation du parc ancien en priorité et lutter contre la vacance. Adapter les logements aux besoins de la population, notamment la demande des personnes âgées. Favoriser l’acquisition d’appartement et/ou d’encourager leur rénovation et réhabiliter les copropriétés.

En 2012, un audit du plan de développement urbain a été effectué sur Beaulieu. Le but de cet audit était d’élaborer un nouveau programme pour les 5 ans à venir. Une démarche conduite dans le cadre de la procédure « Cœur de Village » du Conseil régional.

En 2015, Beaulieu s’ouvre à un Conseil en Orientation Energétique du Patrimoine visé sur différent lieux. La mairie, la salle des fêtes, la bibliothèque, les salles louées, les logements, le presbytère ou encore les écoles sont étudiées et conseillés.

Un inventaire du petit patrimoine de Beaulieu-lès-Loches a été fait en juin 2020 dans le cadre du label Petites Cités de Caractère. Avec l’aide du Conseil Départementale d’Indre-et-Loire.

Publications

Différentes plaquettes d’informations ont été rédigées à chaque réflexion, mise en place et installation des programmes de politiques patrimoniales. Elles sont disponibles à l’accueil de la mairie. Un numéro de téléphone a de plus été mis en place pour conseiller et aider les particuliers à la rénovation des logements par la communauté de communes Loches Sud Touraine (02 47 91 93 28). Pour les professionnels des invitations pour des rencontres ont été envoyées afin d’échanger et de tenir informer sur les programmes.

Valorisation et animation de l’architecture et du patrimoine

Les animations autour de l’architecture et du patrimoine sont multiples à Beaulieu-lès-Loches. La ville participe à différents évènements nationaux comme les Journées Européennes des Métiers d’Art ou les Journées Européennes du Patrimoine. Elle a aussi vu naître des évènements uniques qui font la renommer de la commune comme le festival d’artisanat « Rue des Arts » en août, la brocante de la Trinité ou la Foire Souillarde en novembre. En février 2022, la commune a aussi proposé une mise en lumière du mur Nord de l’ancienne église abbatiale par Franz Dostal.

Le patrimoine est mis en avant par les nombreuses associations qui font vivre Beaulieu, tel que B2X avec un parcours pérenne et artistique dans la ville, Vif Patrimoine pour la collecte de témoignages ou OUTREVOIR pour l’organisation et l’animation d’ateliers artisanaux ou d’exposition.

À partir du printemps la ville propose des visites guidées de l’église abbatiale et du Grand Clocher. Ces visites permettent d’accéder à une partie du patrimoine fermé au public à l’ordinaire. Une guide conférencière, Marie-Claire Bouin, tient de même différentes visites au sien de Beaulieu et notamment au cœur des caves troglodytes.

Participation en 2019 aux premières réflexions pour le projet de refonte du CIAP de Loches.

PROJETS DE VALORISATION DU PATRIMOINE PAR LE NUMERIQUE

Depuis début 2022 la commune a établi un parcours sur Beaulieu-lès-Loches et des présentations de sites via l’application Wivisites. Alternative aux audio-guides, l’application permet aux visiteurs de découvrir les étapes importantes de la ville ou d’un lieu.

EXPOSITIONS

De multiples expositions se tiennent durant la saison estivale à Beaulieu-lès-Loches. Organisé par les associations et la mairie, elles mettent en avant des artistes de tous horizons dans des cadres uniques. Ainsi la maison dite des Templiers ou l’église Saint-Laurent peuvent être admirés et découverts durant des animations artisanales, artistiques, musicales ou  théâtrales. Certaines expositions pérennes tendent aussi à s’installer dans le cœur de ville pour présenter la restauration du Grand Clocher ou des métiers d’antan bellilocien.

TOURISME PATRIMONIAL

Pour la valorisation et l’animation de l’architecture, du patrimoine et de la culture, la ville de Beaulieu-lès-Loches soutient les associations bellilociennes et organise différentes manifestations. En 2020, une boutique d’artisans et d’artistes a ouvert au bas de la Maison des Templiers pour présenter des objets artistiques locaux. Une étude de valorisation touristique, urbanistique et paysagère a été faite en août 2020 à la suite de l’obtention du label Petites Cités de Caractère. En juin 2021, la commune a procédé au recrutement d’un agent de valorisation du patrimoine pour soutenir les élus aux commissions patrimoine et culture dans la coordination, la valorisation et la promotion des démarches touristiques auprès des publics.

Différents itinéraires pédestres et cyclables partent du centre de Beaulieu-lès-Loches ou traversent la ville. Les plus emblématiques « Chemins du Faucon Noir » permettent de découvrir sur différents circuits la commune. Ils révèlent les lieux remarquables, l’architecture significative, le cadre naturel et le passé historique et économique.

La commune est représentée par l’office de tourisme de Loches Sud Touraine. Chaque année une convention de collaboration est faite pour des promenades en calèche Loches-Beaulieu-lès-Loches.

EXPERIENCES A METTRE EN EXERGUE

LE GRAND CLOCHER, UN PROJET DANS L’HISTOIRE

La commune de Beaulieu est forte de la présence d’une ancienne église abbatiale fondée par Foulques Nerra en 1003 et de son Grand clocher bâti vers 1160-1165. De style roman et gothique flamboyant, ce patrimoine historique témoigne de l’histoire de la ville et de ses reconstructions. Souvent restauré par petite partie et consolidé rapidement, il paraît évident qu’il faut effectuer des travaux sur le Grand clocher dès 2008. Les pierres sont pulvérulentes et certaines parties lacunaires. Malgré le coût des travaux pour une petite commune de 1800 habitants et après huit années d’études techniques, le projet de restauration est acté en 2016 et soutenu par la maire de l’époque Sophie Métadier.

Cette tour-clocher de 64m est sur un plan carré avec une flèche octogonale et renferme trois cloches de volée. En juillet 2011, une grosse pierre chute dans un jardin voisin, sans dommage. Mais cet incident entraine l’arrêt complet des cloches et l’installation de grilles de protection au pied du clocher.

Suite à cela, les premiers échanges avec la Direction régionale des affaires culturelles du Centre-Val de Loire (DRAC) et le Conseil départemental permettent de recruter comme maître d’œuvre M. Arnaud de Saint-Jouan, architecte en chef des monuments historiques. L’étude qu’il mène fait apparaître que la plupart des pierres de la flèche sont à remplacer. La pointe de la flèche est fissurée sur plusieurs arêtes. La présence d’algues vertes montre que l’eau pénètre à l’arrière des clochetons. À l’extérieur, de nombreuses pierres sont cassées et les membrons aux angles ont majoritairement disparu. Arnaud de Saint-Jouan propose alors la solution la plus rationnelle et sûre à ses yeux : démonter la flèche jusqu’au niveau des lucarnes pour la refaire en pierres neuves. En septembre 2016 le clocher est entouré d’un impressionnant échafaudage extérieur qui permet le démontage pierre par pierre. A la mi-mai 2017 la pointe de la flèche est entièrement démontée.

Elle sera remontée par la suite jusqu’à la bénédiction de la croix, réinstallée sur sa pierre sommitale le 26 octobre 2017. Une fois la flèche reposée les travaux continuent par la restauration des sculptures extérieurs (bandeaux, moulures, modillons, chapiteaux), les abat-sons sont rénovés et les ouvertures protégées. Le 21 juin 2019 le parvis est entièrement dégagé et le clocher retrouve toute sa superbe.

Ce grand projet est soutenu par l’ADAC 37, la DRAC Centre-Val-de-Loire, le Conseil départemental d’Indre-et-Loire et la population elle-même pour financier le coût à 2.6 millions d’euros. À la suite de la reconstruction, la commune a été récompensée par le prix national des Rubans du patrimoine 2020 au titre des communes de moins de 3.500 habitants.

Durant les travaux plusieurs milliers de photos ont été prises pour immortaliser cette formidable aventure. La municipalité en a fait éditer des cartes postales, ainsi qu’un livre « Le Grand Clocher – Reconstruire – Un défi dans l’histoire » (éditions Hugues de Chivré), qui retrace l’histoire de la restauration et les corps de métier qui ont participé.